Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

51 rue de l'été

51 rue de l'été
Publicité
Archives
8 juillet 2007

Tout a été dit

Peut-être. Ou pas. Mais il me semble que je n'ai plus grand chose à rajouter ici.

J'ai commencé mon journal en ligne en 1999, il me semble. Oui, c'était avant d'aller visiter la France en l'an 2000. Moments difficiles, vie agitée, réactions dangereuses. Mon être, mon âme, coulaient vers un abîme d'où j'aurais pu ne pas revenir.  Ce n'est que maintenant, avec le recul de ce passé que je revois les choses un peu plus clairement. Mais en 99 j'avais encore espoir que tout un jour aille mieux. Que mon couple se refasse, se ressaisisse, se rejoigne. Je crois qu'il aurait fallu être deux à y croire.

Vers 2001, j'ai repris un autre journal en ligne. Vers 2001 je me suis enfoncée encore plus. Je ne lui parlais plus à cet homme qui était mon mari, et lui non plus d'ailleurs n'avait pas grand chose à me dire. Souvent alors que je tentais d'entamer une conversation, il se levait et quittait la pièce. Je me suis trouvée un autre, ailleurs. Qui m'écoutait, me cajolait, avec qui j'ai passé des moments magiques, et avec qui j'ai vécu des tragédies aussi. En 2001, j'ai rencontré chez celui-là cet autre qui est tombé sous mon charme. Mais qui a eu la présence d'esprit de ne rien me dire, de ne pas me draguer, de ne pas m'aborder. Quelques jours plus tard il reparti dans son pays à lui, si loin d'ici, et nous ne nous sommes même pas dit au revoir, car je ne savais pas qu'il repartait dèjà. J'ai continué à voir l'autre, à rire, à pleurer, à me désespérer de ne jamais avoir la force de quitter mon mariage, alors que dans le fond, je savais bien que cela aurait du être la chose à faire. Je me laissais flotter dans un univers qui devenait de plus en plus nuisible,et de plus en plus flou. J'habitais une grande maison, avec un mari suffisamment riche pour que je n'aie pas besoin de sortir travailler, je pouvais rester là, oisive, et il pensait que j'étais heureuse. L'autre ne pouvait, ne voulait rien me promettre, et je n'avais aucune attente. Du moins je me forçais à croire n'avoir aucune attente.

Lorsqu'en 2004 j'ai voulu voyager, visiter ce pays dont je rêvais depuis ma tendre enfance, c'est l'autre qui m'a dit: pourquoi ne communiques-tu pas avec O? Il serait heureux de t'acceuillir chez lui pour cette vacance. Ayant appris que je pourrais loger chez sa soeur, car la dernière chose que je voulais à ce moment c'était une autre histoire d'homme... j'ai accepté l'invitation de la famille d'O, et je suis allée passer 5 semaines à l'autre bout du monde. Ma vie en fut bouleversée, complètement chambardée.  J'ai été accueillie comme une reine, on m'a fait visiter partout, je suis même allée passer du temps "au village", dans sa famille, où j'ai pu rencontrer ses parents, ses autres frères, soeurs, neveux, nièces. O s'est toujours comporté en gentleman, s'occupant de moi comme d'un trésor précieux, toujours avec tant de respect et d'honnêteté, mais sans réussir à m'apprivoiser. D'ailleurs comme il ne me draguait pas, mais plutôt me soutenait dans mes moments de tristesse et de doute, je voyais en lui tout d'abord un ami, et surtout un homme avec qui je me sentais en confiance.

Au retour, j'ai sombrée dans la dépression. Je ne mangeais plus, je ne sortais plus, je ne faisais plus rien. Et je ne m'en rendais pas compte. C'est ma fille qui m'a sauvée en insistant que je consulte mon médecin. J'avais perdu 12 kilos en trois mois. Mon mari n'avait rien remarqué, il trouvait que j'étais un peu fatiguée  et s'impatientait lorsque je n'avais envie de rien. Le médecin m'a prescrit des médicaments, que je prenais à contrecoeur: je n'en voulais pas, mais je n'avais même pas la force de refuser. Puis j'ai fait la connaissance d'encore un autre. Il m'a convaincue que nous vivions le grand amour, je n'avais qu'à divorcer, nous serions ensemble pour le reste de notre vie, heureux, amoureux, tout est merveilleux. J'ai failli entamer la procédure de divorce à ce moment-là, mais je n'en avais pas la force. Je vivais dans une petite bulle fragile, et ce nouveau bonhomme, manipulateur et jaloux m'a causé plus de tort que de bien.

Je suis repartie, pour 6 mois cette fois, chez ces amis que j'avais au loin, que je considérais comme ma véritable famille. Mon mariage tenait par un fil, et nous savions tous les deux que la possibilité du divorce était plus que présente. C'est d'ailleurs pendant ces 6 mois que nous avons tous les deux dit le mot divorce,et que finalement nous nous sommes mis d'accord que c'était la meilleur chose à faire. À mon retour je suis restée chez lui deux mois, juste le temps de me trouver mon logement à moi, et un  boulot. Entretemps, pendant mon séjour dans la famille de O, celui-ci continuait de me soutenir, de m'encourager, et de ne jamais me draguer. Nous apprenions à nous connaitre, il m'apparaissait comme un homme bien, sincère et honnête. D'ailleurs je m'étais attachée à ce fou au Canada. Donc au retour, une fois installée dans mon chez moi, la relation avec le fou a progressée, mais comme il était alcoolique et excessivement jaloux, et moi, depuis ma demande de divorce chaque jour je me sentais mieux et plus forte, il a y eu de plus en plus de friction. Jusqu'au soir où il m'a frappée, la police est venue, et je ne l'ai plus jamais revu. Et je me suis dit: Bon débarras!

Le médecin m'a permis de cesser de prendre mes médicaments, je me portais de mieux en mieux, malgré des moments difficiles.  Mais rien ne me parraissait plus insurmontable, au contraire je me sentais revivre. Après mûre réflexion, j'ai changé de religion, me convertissant à une religion, une idéologie qui me convenait et m'apportait un soutien spirituel très important qui m'avait manqué avant et que j'ai cherché pendant longtemps. Je communiquais encore avec O qui s'inquiétait toujours de mon état de santé, et de ma vie en général. Lorsqu'il a appris ma demande de divorce, il s'est finalement confié à moi, m'avouant un amour datant de cette première rencontre. J'ai été abasourdie. Nous avons beaucoup discuté. Il m'a invité à passer les fêtes de fin d'année chez lui, en décembre dernier. J'ai acceptée, et une fois sur place j'ai aussi accepté sa demande en mariage.  Nous avons célébré le mariage religieux dans la plus grande intimité en présence de seulement quelques membres de sa famille, et 5 ans après notre première rencontre, nous avons eu notre nuit de noces et nos premiers moments d'intimité.  Nous avons ensuite profité de ma présence là-bas pour entamer toutes les démarches afin de le rapatrier ici, puis à mon retour j'ai envoyé le dossier à l'immigration canadienne. Nous attendons la réponse, ou plutôt nous en sommes rendus à la dernière étape, et si tout va bien, il est fort possible qu'il soit à mes côté avant la fin de l'été.

Depuis mon divorce, et cette année à vivre toute seule, je ne me suis jamais sentie aussi bien. Et depuis l'acceptation de la demande de mariage, et ensuite le mariage lui-même, je ne me suis  jamais sentie si heureuse, et surtout si sereine.  Ma nouvelle vie spirituelle en est à la base, j'en suis certaine. Le soutien de ce nouveau mari  en est également quelque peu responsable aussi. Mais je sais que je me suis finalement retrouvée. Je suis bien dans ma peau. Le fait qu'il y ait un homme à mes côté, un homme qui m'aime et qui me respecte, ne fait qu'ajouter à mon bonheur. Tous les jours ne sont pas faciles, certains sont agréables, d'autres sont difficiles. Mais je ne me sens plus submergée,  contrôlée par les événements. Je vis comme une personne normale et je me sens heureuse d'avoir trouvée cette sérénité, cette paix intérieure que je recherchais depuis si longtemps.

Il me semble qu'il n'y a plus rien à ajouter. Ce journal aura fait son temps. Et peut-être comme un livre dont on est arrivé à la dernière page, le voici lui aussi, à son dernier jour, sa dernière entrée. Ce n'est pas que je n'ai plus rien à dire, mais plutôt que je veux le dire à haute voix, que je veux partager mes sentiments, mes craintes, mes petites joies avec celui qui sera bientôt ici, je veux le faire dans ce qu'on appelle parfois "la vraie vie". Et j'ai de moins en moins d'envie et de temps à passer face à un ordi. J'ai envie de vivre à pleins poumons. C'est un peu comme le photographe qui vit derrière sa lentille. Le moment est arrivé pour moi de vivre tout simplement, ni derrière une lentille, ni devant un écran d'ordinateur. De vivre sans penser: tiens je raconterai ceci, ou cela ce soir...

J'ai finalement recommencé a vivre!

Merci de m'avoir suivie, de  m'avoir apporté votre soutien, de m'avoir écrit, ou d'avoir commenté ici. Ça été tout un périple, toute une aventure. Et la suite sera aussi tout un périple, mais je crois qu'elle sera beaucoup plus agréable. Mais je la garde pour moi, et pour mon nouveau mari.

Xanthe, ou Zouzou, au choix.

Publicité
Publicité
27 juin 2007

On compte les jours.

Mais on ne sait pas combien de jours il y a à compter.

Je lui ai dit: il faut me rapporter des chaussures.  En riant il me répond: J'avais déjà prévu cela.
Je lui dit: Et aussi des foulards pashmina, comme ceux achetés l'an dernier. Il répond: Pas de problème.
Je lui dit: Je crois que c'est tout.  En riant il répond: Ah mais je ne te dis pas ce que j'ai déjà trouvé pour tes cadeaux.
Je lui dit: J'aime bien les cadeaux.

Bientôt il sera ici. Mais nous ne savons pas encore la date de son départ de là-bas. Pour pouvoir anticiper la date d'arrivée ici. Impatients, alors que nous sommes si proches du but maintenant. C'est sûrement cette dernière partie de l'attente qui est la plus longue. Mais quand on pense qu'on avait prévu qu'il ne serait pas ici avant la fin de l'année, s'il arrive avant la fin du mois d'août, il n'y a aucune raison de se plaindre ou de s'impatienter.

Je souris tout le temps, je suis de bonne humeur, et juste un peu impatiente. J'imagine son arrivée grandiose, mais je sais qu'elle sera plutôt calme et discrète. Et peu importe pour le reste ce qui compte c'est de finalement se retrouver.

25 juin 2007

Même au fond de notre peine

il y a des gens qui nous aiment. À mon retour des funérailles, une de mes collègues vient me voir avec un enveloppe en main. Ma chère soeur, j'ai un petit quelque chose pour vous. Vraiment ce n'est rien, mais j'ai voulu vous offrir un petit quelque chose pour vous aider dans ces jours difficiles. J'ai été trop émue en vourant l'enveloppe de constater qu'elle y avait déposé un billet de $X, sa contribution me dit-elle aux dépenses de ce voyage imprévu. Le lendemain, c'est l'autre collègue avec qui je m'entends bien aussi, qui me remet à son tour une enveloppe, une contribution financière pour m'aider dans mes déplacements. Ces gens ont des ressouces financières limitées, mais m'ont adoptée dans leur petite communauté, et ont voulu m'aider à leur façon. Le geste m'a énormément touchée. C'est vrai que ce sont les deux collègues avec qui je m'entends le mieux, deux immigrants de pays africains, et que nous avons beaucoup d'affinités. Et pour avoir vécu là-bas moi aussi, je comprends ces gestes de solidarité. Mais je ne m'y attendais pas du tout. Ils m'auraient remis 100 francs CFA le geste m'aurait touchée tout autant. Vraiment le concept de la famille africaine n'est pas un mythe.

D'autre part, nouvelles de mon promis: il a reçu les documents à remplir pour l'ambassade, fera l'envoi demain. Et si l'ambassade continue d'agir aussi efficacement qu'elle l'a fait depuis que nous avons envoyé les premiers documents, tout devrait se finaliser dans les plus brefs délais. Et s'il arrivait dans moins d'un mois? Ce serait vraiment un magnifique cadeau!

21 juin 2007

Le retour

Deux heures et demi en avion, une nuit chez ma soeur L, 12 heures de route en compagnie de mon autre souer, et nous voilà rendues chez ma mère. J'ai décidé de me rendre pour les funérailles. Cela me donnerait l'occasion de revoir la famille, et soutenir ma mère un peu. Après ma soeur qui est décédée, je suis l'aînée. Puis vient mon frère, puis la soeur (L),que ma mère préfère et ensuite ma plus jeune soeur. Nous ne sommes pas une famille unie, et j'ai très peu de contact avec mon frère (pour ne pas dire aucun) et à peine davantage avec ma soeur L. Les conversations dans la voiture étaient limitées, L se contentant de conduire en silence, et S et moi d'essayer de l'inclure dans nos jacassements. Cela aurait été plus facile avec une étrangère que nous venions de croiser pour la première fois. Nous avons tenté de déterminer "quelle maladie" avait ma soeur. Enfants, nous n'avions rien su, difficultés à la naissance, manque d'oxygène, une enfant que l'on disait à ce moment-là "retardée". Même maintenant, personne ne sait exactement. Et nous ne le saurons sans doute jamais. Elle ne pouvait communiquer, sauf par signes que nous sa famille ne comprenions pas,  car nous la voyions si peu souvent. Mais elle était de bonne humeur, joyeuse, aimait la musique, les films et se promener dehors.

Le service au salon fut bref, des chants, des lectures, des prières.  Il y avait quand même une centaine de personnes, ce qui m'a étonnée un peu. L'enterrement eu quelques moments drôles, puisque le prêtre, cousin de ma mère, avait oublié de se rendre. Heureusement tout le monde a préféré en rire.

Les dynamiques familiales m'ont toujours fascinée et j'ai été bien servie cette fois encore. Pour chacune des décisions à prendre sur place, ma mère consultait L. L'autre soeur et moi étions reléguées à l'arrière plan, presqu'inexistantes. Et lorsque mon frère et arrivé, alors c'était mon frère et ma soeur qui décidaient tout pour toute la famille, encore sans nous consulter. Mon frère m'a peut-être parlé pendant 15 minutes dans les 48 heures de son séjour. Son épouse m'a à peine adressé la parole elle non plus. Ma soeur L était collée à sa mère, heureusement que l'autre soeur et moi logions chez une de nos cousines, l'appartement de ma mère étant minuscule, il n'y avait pas de place pour nous. Notre cousine nous a pris en charge et nous avons quand même pu passer des moments agréables.

Cette visite a confirmé "ma place" dans cette famille. Je m'entends bien et j'ai une excellente relation avec S., j'ai une relation indescriptible avec ma mère, et je suis une étrangère pour les deux autres. Personne n'a demandé de mes nouvelles, des nouvelles de mes enfants, n'a démontré un intérêt face à ma vie actuelle, à ce fiancé qui arrivera sous peu. J'ai pu avoir 2 heures seule avec ma mère, parce que j'ai dit à mes soeurs que je devais parler avec elle un peu, sinon je n'aurais même pas eu ce bref moment avec elle. Deux heures sur 4 jours et demi. Elle m'a posé quelques questions sur le fiancé, mais c'est qu'elle s'inquiète parce qu'il est noir, et d'une autre religion, autre race. Je la comprends un peu et j'ai tenté de la rassurer. Elle m'a même dit, sans que j'en reparle moi-même, qu'elle viendrait peut-être à l'automne. Ils pourront donc se rencontrer à ce moment-là, et cela devrait la rassurer un peu.

Mais j'ai décidé de vivre ma vie comme je l'entends à présent. Ces gens-là ne sont pas ici, près de moi et ne me soutiendront jamais quoi qu'il arrive. Alors, pourquoi me casser la tête à vouloir leur plaire, à chercher leur approbation, alors qu'ils ne s'intéressent pas du tout à ce qui m'arrive, sauf pour me critiquer. Ce voyage m'aura permis de voir objectivement, et de faire le point sur plein de choses. Nous sommes nés dans la même famille. Et ça s'arrête là. Au moins je m'entends bien avec S et nous nous sommes encore plus rapprochées. J'ai avec elle le genre de relation que j'ai toujours imaginée entre des soeurs...

Presque 12 heures de route en sens inverse, une nuit chez L, une arrivée 3 heures en avance à l'aéroport, 2 heures et demi pour le vol du retour. Je rentre chez moi, courbaturée, fatiguée mentalement et physiquement, et le boulot qui m'attend n'est pas de tout repos. La vie est belle!

11 juin 2007

La fin de l'histoire

Le premier appel est arrivé jeudi soir.  Ta soeur S est hospitalisée, double pneumonie. Je me dis, bon cette fois ça y est. Pourvu qu'elle ne meure ni aujourd'hui (l'anniversaire de maman) ni demain (je suis égoiste, c'est mon anniversaire à moi). Maman a donc passé la journée de son anniversaire à l'hôpital au chevet de sa fille aînée.

8h, dimanche matin. Deuxième appel. L'afficheur indique le numéro de ma soeur L. Je me dis que c'est cette nouvelle qu'on attend depuis très longtemps, mais qu'on préférerait ne pas entendre. Elle est décéde cette nuit. Je n'ai pas compris l'heure, mais ma mère était à ses côtés.

Voilà. Cette soeur-fantôme que j'ai eu, que je n'ai jamais connue, que j'ai vue peut-être dix fois dans mes cinquantes ans, la voilà envolée vers un monde que l'on suppose meilleur. Je ne sais même pas comment je me sens. J'appelle au boulot, car je devais travailler aujourd'hui. Puis, les larmes s'installent. Pas de sanglots, juste cette eau salée qui me surprend un peu. Comment pleurer quelqu'un qu'on ne connait même pas? Je pleure sans doute d'avoir eu cette soeur aînée sans l'avoir jamais eu. Toutes ces choses que j'aurais tant voulu faire avec une soeur aînée, rire, se chamailler, discuter garçons et histoires de filles, s'échanger des vêtements et des blagues, et puis une fois adultes partager nos histoires, s'encourager, s'aider... j'idéalise peut-être.

Difficile de grandir dans l'ombre d'un fantôme. Devoir toujours réussir pour deux, être sage pour deux, vivre pour deux. Lourde responsabilité. Et puis à la maison, on ne parlait jamais d'elle. J'ai connu son existence au début, par des photos de cette petite fille frêle assise à mes côtés, qui ne me ressemblait pas beaucoup. Puis un jour nous avons fait  un long voyage - 12 heures de route, pour aller lui rendre visite, dans cet hôpital, ou hospice où elle était. Voilà ta soeur, me dit-on. Ah bon. J'avais 8 ou 9 ans. Je l'ai revue dix ou 15 ans plus tard, je ne sais même pas.

Comment pleurer une inconnue? Et pourtant c'est ma soeur. Ma plus jeune soeur m'a aussi appelée ce matin. Nous ressentions toutes les deux le même étonnement face à cette soeur qui est décédée après tant d'années. Je me souviens d'avoir entendu régulièrement: elle ne vivra pas passé l'âge de 5 ans, puis ensuite lorsqu'elle avait 10 ans, en tout cas pas plus de 12-13 ans. Plus tard les médecins disaient, bon peut-être se rendra-t-elle à 20 ans, mais vraiment pas beaucoup plus. Finalement ils ont cessé leurs prédictions. Qui sont-ils pour oser même faire ces prédictions. Elle aura fait d'eux des menteurs: elle a vécu 54 ans.

J'imagine que ma mère doit être triste mais soulagée. Se faire dire régulièrement que son enfant va mourir sous peu, je ne peux même pas imaginer ce que ça doit faire. Toujours attendre cette mort, toujours la craindre peut-être, toujours la surveiller... Sa réaction m'a juste un peu surprise lorsque je lui ai parlé ce midi: C'est ça la vie: on meurt, c'est tout. Mais à bien y penser, c'est peut-être la seule façon pour elle de ne pas s'effondrer.

Et puis avec son frère qui est lui aussi très malade, on se prépare pour un été lourd.

Publicité
Publicité
5 juin 2007

Cadeau!

Alors que je m'attendais à devoir passer encore 2 ou 4 ou 6 mois à attendre, j'ai reçu hier une lettre de l'ambassade du Canada à A. Veuillez nous faire parvenir ... passseport...photos...etc
Ça y est! On n'a qu'à envoyer les derniers documents demandés, soit le passeport, les photos d'identité et un autre document fourni par l'ambasade, et c'est fait. Payer le billet, et le voilà qui arrive. Je n'arrivais pas à concentrer sur mon boulot hier. Je me suis réveillée à 3h ce matin, sans pouvoir me rendormir. j'ai dormi une toute petite heure tout à l'heure, mais là je dois pédaler car j'ai plusieurs choses importantes à faire avant de partir travailler. Et bien entendu, j'ai maintenant sommeil.

Le problème c'est que Monsieur est en brousse en ce moment et je n'arrive pas du tout à le joindre à partir du Canada. J'ai envoyé un email à sa soeur lui disant d'essayer de le joindre: il y a une urgence et je dois lui parler. Je n'ai pas voulu lui dire quelle est l'urgence, je veux lui annoncer la bonne nouvelle moi-même. Sinon, je devrai attendre au dimanche, le seul jour ou il peut m'appeler. Mais, bientôt finies ces frustrations de téléphone.
Peut-être sera-t-il ici avant la fin de l'été.

3 juin 2007

dimanche matin, café, pain, soleil

C'est avec plaisir que je retrouve le mois de juin. Depuis hier, il fait beau, chaud, il ne pleut pas.  Mai ne nous avait pas choyés.  Je suis contente que mon horaire de travail me laisse mes matinées libres. J'en profite pour travailler un peu dans mon jardinet, ou simplement prendre mon café sur le patio. Respirer le soleil. Je ne me plains pas du tout de finir de bosser à 23h. Je n'ai rien de plus intéressant à faire de mes soirées de toutes façons.

Ce matin, c'est lui encore qui m'a tiré du sommeil. Sa voix me semblait plus proche que d'habitude. Est le fait de faire affaire avec une nouvelle compagnie téléphonique? Celle-ci d'ailleurs semble nous donner un peu plus de temps pour parler, et la conversation s'est coupé après 8m43. Quelle joie! 3 minutes de plus que dimanche dernier! On a pu lui remettre la lettre que je lui avais envoyée au mois d'avril. Je trouve difficile de ne pouvoir lui écrire de façon régulière, ou plutôt, qu'il ne puisse recevoir son courrier de façon régulière. Mais bon, lorsqu'on travaille en brousse, le courrier ne passe pas souvent. Au moins il est en bonne santé. Je m'inquiète toujours de le voir attraper une maladie tropicale désagréable, mais jusqu,à présent il dit n'avoir souffert que de la grippe. Est-ce pour me rassurer?

Il parait que mon neveu est parti à Paris pour 6 mois. Travailler. Perfectionner son métier. Ou quelque chose du genre. Eh bien tant mieux, ça lui fera un bien immense de se débrouiller tout seul, et de connaitre autre chose que son coin du pays. Et je l'envie un peu de se retrouver à Paris. C'est une de mes villes préférées, et qui sait quand je pourrai la revoir?

Bon assez de blabla pour ce matin, je dois me préparer pour le boulot.

2 juin 2007

Nouvelles

Très longtemps que je ne suis pas passée ici. Avec le boulot, je rentre très tard et finalement pas trop envie d'écrire. De toutes façons rien de nouveau ces derniers temps. Je suis en contact avec ma "petite" soeur, la plus jeune de la famille, nous communiquons ici, ou par téléphone, c'est la seule qui donne des nouvelles de temps en temps. Les autres, inutile d'y penser. Quant à ma mère je l'appelle une fois par mois. C'est peu, mais malheureusement nous ne sommes pas très proches et une conversation d'une heure une fois par mois semble suffire. Une fois je lui mentionnais que ma fille m'appelait tous les jours, et elle me dit, en tout cas si  on restais dans la même ville et que tu m'appelais tous les jours je te trouverais achalante. Moi j'aime bien parler avec ma fille souvent, mais bon chacun son goût. J'ai aussi envoyé une carte d'anniversaire à ma mère, l'invitant à nouveau à venir nous voir cet été. J'attends sa réponse avec curiosité, je suis à peu près certaine qu'elle ne viendra pas, mais elle pourrait me surprendre.

Côté coeur, nous attendons la réponse de l'ambassade. Pour le moment, les renseignements que nous avons eu jusqu'à présent sont encourageants. Mais je trouve que cela prend quand même beaucoup de temps. J'ai hâte qu'il soit ici, hâte de le retrouver et de nous installer dans notre petite vie à nous. Lui aussi s'ennuie beaucoup là-bas, et parfois se dit trop triste de ne pouvoir être ici pour s'occuper de moi, me dorloter, me faire des cadeaux et simplement être ensemble. Moi les cadeaux, je m'en fiche, c'est sa présence que je veux. Et puis ce n'est pas facile d'avoir seulement 5 minutes et 50 secondes par semaine pour parler. j'ai essayé de l'appeler toute la journée d'hier car c'était son anniversaire, mais les réseaux ne sont pas disponibles, donc pas moyen de se dire même un tout petit bonjour. Par moment il n'y a pas d'électricité, donc il ne peut recharger son téléphone et nous restons plus de 2 semaines sans parler, car rien ne répond à l'autre bout. Parfois j'ai envie de reprendre mes bagages et de repartir pour là-bas, pour le rejoindre et vivre dans son pays. Mais ce sera plus logique que lui vienne ici.

15 mai 2007

Technologie difficile

Je bondis entre mes 2 ordi, le PC et le portable. Je préfère lorsque je le peux, utiliser le PC, son clavier me convient davantage, l'écran est mieux adapté à ma vue, patati patata. Mais depuis que j'ai emmangé ici, l'an dernier, et qu'on a installé l'internet, j'ai eu de gros problèmes de virus. Dont je n'arrive pas à me débarasser. Ce qui fait que le pc fonctionne au ralenti, je n'ose m'en servir pour ma correspondance de peur d'envoyer des virus à mes correspondants, J'ai toutes sortes de difficultés, qui semblent inguérissables. J'ai fait des scans, des nettoyages, mais ça revient toujours. Et pour le moment je n'arrive pas à reformatter mon disque dur, en partie parce que je ne suis pas certaine d'avoir tout sauvegardé. Et puis je me dis que même si je pers mes données, dans le fond cela changera quoi à ma vie???

En tout cas, ça bouge dans le coin. Ma fille a reçu les clés de sa nouvelle maison samedi, elle m'a fait visiter ce matin, Ils auront beaucoup de travail à faire, ils doivent tout repeindre, enlever les tapis, refaire les plachers, réaménager la cour, mais ce sera très beau une fois terminé. Je la trouve très courageuse d'entreprendre tout ça avec son bébé qui aura un an dans quelques jours, et l'autre qui se tricote tout doucement tout au chaud dans son petit nid. Mais son conjoint l'aide beaucoup, et à deux c'est un peu plus facile.

Reçu cette semaine une lettre du centre d'immigration, le dossier avance tranquillement. Ce serait un plaisir de voir le nouveau Monsieur Zouzou arriver bientôt. Je disais à une de mes copines du boulot: il a traversé le désert à pied, il commence maintenant sa traversée de la mer, à la nage.... Peut-être qu'une chaloupe pourra le récupérer en cours de route, le faisant arriver un peu plus vite. En tout cas, je suis très encouragée et optimiste de voir comment les choses avancent. J'aimerais beaucoup qu'il soit ici cet été. Il y a tellement de choses agréables à faire  et à visiter ici en été, et ce serait encore plus agréable de vivre ce plaisir à deux.

Je vais récupérer mon vélo chez mon ex ce week-end, j'ai trouvé un endroit où le ranger dans mon jardin (le vélo, pas l'ex), et je pense me mettre à véloter les matins lorsque je ne travaille pas. Cela me fera faire un peu d'exercice, car il faut dire que je ne bouge pas beaucoup. Et il y a plusieurs pistes cyclables dans mon cartier, que je n'ai pas encore explorées. Hier soir je suis entrée à 23h, j'ai allumé latélé, chose plutôt rare et je suis tombé sur le début du film Rocket, sur Maurice Richard. Je me suis installée 5 minutes, et finalement j'ai regardé tout le film et me suis couchée  à 1h30. Pas bien du tout pour un soir de semaine. Mais le film m'a captivée du début à la fin, il faut dire que j'ai atoujours aimé le hockey, et qui n'a pas entendu parlé de Maurice Richard??? Ce soir, je me suis allongée sur le sofa, je regardais un film algérien, dont j'oublie le nom mais qui semblait intéressant. J'avais manqué les premiers trente minutes, mais je me suis dit que le reste serait tout de même intéressant. Hélas, je me suis endormie 5 minutes avant la fin, et je n'ai jamais pu deviner ce qui est arrivé. Zut! Je ne suis vraiment pas télé... Ce soir je voulais me coucher tôt, mais il est déjà presque 23h, et je rôde encore. Je rêve de mangues, et d'accueillir mon nouveau mari ici le plus tôt possible.

12 mai 2007

Couper le cordon

Jeudi ma fille m'a appelée en pleurs, me racontant une mésaventure arrivée avec son père. (Je dirais même que c'est une méchanceté de sa part à lui, mais restons polie). Et soudainement ça m'a remis en mémoire tous les petits trucs, presque insignifiants, mais blessant, ses comportements soit-disant innocents, mais qui font mal, toutes ces petites choses qui m'ont menée vers la décision finale  de le quitter. Je me suis dit que, maintenant que la séparation, voire même le divorce est acquis, que tout a fini par bien se faire, et que nous nous entendons relativement bien, il est temps de prendre du recul. Si n'importe qui d'autre avait un tel comportement envers moi ou mes enfants, je ne serais retirée il y a longtemps et j'aurais coupé les liens radicalement.

De toutes façons, il souffre davantage de la solitude que moi, ou alors craint la solitude beaucoup plus que moi, et c'est toujours lui qui m'invite. Bien sûr j'accepte, mais en réalité, je serais tout aussi contente de passer la soirée seule chez moi avec un bon livre, ou en compagnie de mes amies. J'ai donc décidé cette semaine de mettre fin à tout ça. Gentiment bien sûr: lorsqu'il m'appelera, je ne serai tout simplement plus disponible. Surtout que je sais très bien que par moment il m'invite parce que la "demoiselle" qui était son premier choix a du se désister à la dernière minute, et qu'il ne veut pas sortir seul. Je participerai encore aux activités avec les enfants et petits-enfants, mais ça se termine là.

Sa soeur est en ville cette semaine avec son mari. et je me suis finalement rendue compte que le problème n'existe pas nécessairement entre l'ex-belle soeur et moi, mais plutôt que c'est (encore) son comportement à lui face à nous deux qui aura causé beaucoup de difficultés. Il l'a toujours placée sur un piedestal, tout ce qu'elle dit, ou propose ou suggère est parole de Dieu. Elle a toujours raison, et tant pis pour ceux qui ne sont pas d'accord.  Ce qui a fait que peu importe mes opinions à moi, si elles ne concordaient pas avec celles de sa soeur, elles étaient mauvaises. Finalement ce n'est pas la faute de sa soeur, mais la sienne. Enfin, bref, je suis ici, maintenant, je refais ma vie toute seule et j'en suis bien contente. Mais lorsque je vois que son comportement avec sa soeur affecte ses relations avec ses enfants, là ça suffit! Je suis exaspérée, mais ce n'est pas à moi de faire quoi que ce soit, sauf écouter et encourager ma fille.

Aujourd'hui on enterre le grand-père, décédé en janvier. La terre était encore trop gelée, ils ont préféré attendre au printemps, et toute la famille est venue de partout pour la messe et l'enterrement. Naturellement (et je m'en fiche) je n'ai pas été invitée. Je n'y serais pas allée quand même, car je ne me serais pas sentie la bienvenue. J'étais allée à la messe de funérailles surtout pour mes enfants, et aussi par respect pour le beau-père. Maintenant je n'en ai plus rien à cirer.

Et (oui c'est la journée de lamentations aujourd'hui...) je suis un peu énnervée avec ma mère. J'avais espéré aller lui rendre visite cet automne avec ma fille et le bébé, qui aura un peu plus d'un an. Mais c'était avant que ma fille n'apprenne cette nouvelle grossesse. Elle préfère ne pas voyager à ce moment-là, et nous avons voulu inviter ma mère à venir ici. Il me semble que ce serait plus facile pour elle de se déplacer que pour nous, avec le bébé, et puis elle devrait nous loger chez elle (pas question d'hôtel), alors qu'elle a un logement minuscule, et que d'être en présence d'un tout-petit 24h sur 24 la fatiguerait beaucoup. Je lui ai proposé de payer son billet d'avion, de l'installer ici dans la 2e chambre et de m'occuper d'elle. Elle craignait que je ne sois au boulot tout le temps. J'ai dit que si j'allais prendre un congé pour aller la voir chez elle, je prendrais certainement ce même congé si elle venait ici. Elle a protesté contre la présence du chat, je lui ai dit que j'enverrais le chat ailleurs. Finalement ne trouvant plus rien  contre quoi protester elle a dit, bon on verra. Mais d'un ton qui disait, je n'ai pas envie et je ne viendrai pas.

Cela m'a attristée, car elle se déplace toujours pour aller rendre visite à ma soeur et mon frère qui habitent à 12h heures de route de chez elle. Ils lui achètent son billet d'avion et elle vient. Mais lorsque moi je l'invite, il y a toujours un empêchement. C'est trop loin, tu as ce chat, tu seras au boulot, je ne connais personne là-bas. Mais elle ne connait personne dans la ville oû habitent mon frère et ma soeur. Et c'est aussi très loin.
Je croyais m'être résignée au fait que ma soeur est sa préféré, et le sera toujours, et que bien sûr ma mère m'aime, je suis après tout sa fille, mais elle le démontre d'une autre façon. Mais malheureusement je ne réussis pas a voir cela dans la réalité du quotidien.

Enfin, tant pis, l'invitation a été lancée. À elle de prendre une décision. Je dois dire en sa défense par contre que mon oncle, son seul frère est très malade, et personne ne sait s'il "passera l'été". Donc je comprends qu'elle ne veuille pas voyager trop loin ni trop longtemps, au cas ou la maladie l'emporterait. Mais je lui propose un voyage qui à la rigueur pourrait ne durer que 4 jours.  Et elle ne veut pas. Ensuite elle se plaint que ses enfants (surtout moi) ne sont pas proches d'elle, et qu'elle aimerait bien les avoir près d'elle dans ses vieux jours.

Assez de plaignage. Je travaille tout à l'heure. Ce matin j'ai passé du temps dans le jardin, à nettoyer, enlever les mauvaises herbes, râteler, ranger. Il faut beau, j'en ai profité pour me changer les idées un peu. Je vias aller grignoter un petit quelque chose, et me préparer pour le boulot.

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 > >>
Publicité