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51 rue de l'été
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8 juillet 2007

Tout a été dit

Peut-être. Ou pas. Mais il me semble que je n'ai plus grand chose à rajouter ici.

J'ai commencé mon journal en ligne en 1999, il me semble. Oui, c'était avant d'aller visiter la France en l'an 2000. Moments difficiles, vie agitée, réactions dangereuses. Mon être, mon âme, coulaient vers un abîme d'où j'aurais pu ne pas revenir.  Ce n'est que maintenant, avec le recul de ce passé que je revois les choses un peu plus clairement. Mais en 99 j'avais encore espoir que tout un jour aille mieux. Que mon couple se refasse, se ressaisisse, se rejoigne. Je crois qu'il aurait fallu être deux à y croire.

Vers 2001, j'ai repris un autre journal en ligne. Vers 2001 je me suis enfoncée encore plus. Je ne lui parlais plus à cet homme qui était mon mari, et lui non plus d'ailleurs n'avait pas grand chose à me dire. Souvent alors que je tentais d'entamer une conversation, il se levait et quittait la pièce. Je me suis trouvée un autre, ailleurs. Qui m'écoutait, me cajolait, avec qui j'ai passé des moments magiques, et avec qui j'ai vécu des tragédies aussi. En 2001, j'ai rencontré chez celui-là cet autre qui est tombé sous mon charme. Mais qui a eu la présence d'esprit de ne rien me dire, de ne pas me draguer, de ne pas m'aborder. Quelques jours plus tard il reparti dans son pays à lui, si loin d'ici, et nous ne nous sommes même pas dit au revoir, car je ne savais pas qu'il repartait dèjà. J'ai continué à voir l'autre, à rire, à pleurer, à me désespérer de ne jamais avoir la force de quitter mon mariage, alors que dans le fond, je savais bien que cela aurait du être la chose à faire. Je me laissais flotter dans un univers qui devenait de plus en plus nuisible,et de plus en plus flou. J'habitais une grande maison, avec un mari suffisamment riche pour que je n'aie pas besoin de sortir travailler, je pouvais rester là, oisive, et il pensait que j'étais heureuse. L'autre ne pouvait, ne voulait rien me promettre, et je n'avais aucune attente. Du moins je me forçais à croire n'avoir aucune attente.

Lorsqu'en 2004 j'ai voulu voyager, visiter ce pays dont je rêvais depuis ma tendre enfance, c'est l'autre qui m'a dit: pourquoi ne communiques-tu pas avec O? Il serait heureux de t'acceuillir chez lui pour cette vacance. Ayant appris que je pourrais loger chez sa soeur, car la dernière chose que je voulais à ce moment c'était une autre histoire d'homme... j'ai accepté l'invitation de la famille d'O, et je suis allée passer 5 semaines à l'autre bout du monde. Ma vie en fut bouleversée, complètement chambardée.  J'ai été accueillie comme une reine, on m'a fait visiter partout, je suis même allée passer du temps "au village", dans sa famille, où j'ai pu rencontrer ses parents, ses autres frères, soeurs, neveux, nièces. O s'est toujours comporté en gentleman, s'occupant de moi comme d'un trésor précieux, toujours avec tant de respect et d'honnêteté, mais sans réussir à m'apprivoiser. D'ailleurs comme il ne me draguait pas, mais plutôt me soutenait dans mes moments de tristesse et de doute, je voyais en lui tout d'abord un ami, et surtout un homme avec qui je me sentais en confiance.

Au retour, j'ai sombrée dans la dépression. Je ne mangeais plus, je ne sortais plus, je ne faisais plus rien. Et je ne m'en rendais pas compte. C'est ma fille qui m'a sauvée en insistant que je consulte mon médecin. J'avais perdu 12 kilos en trois mois. Mon mari n'avait rien remarqué, il trouvait que j'étais un peu fatiguée  et s'impatientait lorsque je n'avais envie de rien. Le médecin m'a prescrit des médicaments, que je prenais à contrecoeur: je n'en voulais pas, mais je n'avais même pas la force de refuser. Puis j'ai fait la connaissance d'encore un autre. Il m'a convaincue que nous vivions le grand amour, je n'avais qu'à divorcer, nous serions ensemble pour le reste de notre vie, heureux, amoureux, tout est merveilleux. J'ai failli entamer la procédure de divorce à ce moment-là, mais je n'en avais pas la force. Je vivais dans une petite bulle fragile, et ce nouveau bonhomme, manipulateur et jaloux m'a causé plus de tort que de bien.

Je suis repartie, pour 6 mois cette fois, chez ces amis que j'avais au loin, que je considérais comme ma véritable famille. Mon mariage tenait par un fil, et nous savions tous les deux que la possibilité du divorce était plus que présente. C'est d'ailleurs pendant ces 6 mois que nous avons tous les deux dit le mot divorce,et que finalement nous nous sommes mis d'accord que c'était la meilleur chose à faire. À mon retour je suis restée chez lui deux mois, juste le temps de me trouver mon logement à moi, et un  boulot. Entretemps, pendant mon séjour dans la famille de O, celui-ci continuait de me soutenir, de m'encourager, et de ne jamais me draguer. Nous apprenions à nous connaitre, il m'apparaissait comme un homme bien, sincère et honnête. D'ailleurs je m'étais attachée à ce fou au Canada. Donc au retour, une fois installée dans mon chez moi, la relation avec le fou a progressée, mais comme il était alcoolique et excessivement jaloux, et moi, depuis ma demande de divorce chaque jour je me sentais mieux et plus forte, il a y eu de plus en plus de friction. Jusqu'au soir où il m'a frappée, la police est venue, et je ne l'ai plus jamais revu. Et je me suis dit: Bon débarras!

Le médecin m'a permis de cesser de prendre mes médicaments, je me portais de mieux en mieux, malgré des moments difficiles.  Mais rien ne me parraissait plus insurmontable, au contraire je me sentais revivre. Après mûre réflexion, j'ai changé de religion, me convertissant à une religion, une idéologie qui me convenait et m'apportait un soutien spirituel très important qui m'avait manqué avant et que j'ai cherché pendant longtemps. Je communiquais encore avec O qui s'inquiétait toujours de mon état de santé, et de ma vie en général. Lorsqu'il a appris ma demande de divorce, il s'est finalement confié à moi, m'avouant un amour datant de cette première rencontre. J'ai été abasourdie. Nous avons beaucoup discuté. Il m'a invité à passer les fêtes de fin d'année chez lui, en décembre dernier. J'ai acceptée, et une fois sur place j'ai aussi accepté sa demande en mariage.  Nous avons célébré le mariage religieux dans la plus grande intimité en présence de seulement quelques membres de sa famille, et 5 ans après notre première rencontre, nous avons eu notre nuit de noces et nos premiers moments d'intimité.  Nous avons ensuite profité de ma présence là-bas pour entamer toutes les démarches afin de le rapatrier ici, puis à mon retour j'ai envoyé le dossier à l'immigration canadienne. Nous attendons la réponse, ou plutôt nous en sommes rendus à la dernière étape, et si tout va bien, il est fort possible qu'il soit à mes côté avant la fin de l'été.

Depuis mon divorce, et cette année à vivre toute seule, je ne me suis jamais sentie aussi bien. Et depuis l'acceptation de la demande de mariage, et ensuite le mariage lui-même, je ne me suis  jamais sentie si heureuse, et surtout si sereine.  Ma nouvelle vie spirituelle en est à la base, j'en suis certaine. Le soutien de ce nouveau mari  en est également quelque peu responsable aussi. Mais je sais que je me suis finalement retrouvée. Je suis bien dans ma peau. Le fait qu'il y ait un homme à mes côté, un homme qui m'aime et qui me respecte, ne fait qu'ajouter à mon bonheur. Tous les jours ne sont pas faciles, certains sont agréables, d'autres sont difficiles. Mais je ne me sens plus submergée,  contrôlée par les événements. Je vis comme une personne normale et je me sens heureuse d'avoir trouvée cette sérénité, cette paix intérieure que je recherchais depuis si longtemps.

Il me semble qu'il n'y a plus rien à ajouter. Ce journal aura fait son temps. Et peut-être comme un livre dont on est arrivé à la dernière page, le voici lui aussi, à son dernier jour, sa dernière entrée. Ce n'est pas que je n'ai plus rien à dire, mais plutôt que je veux le dire à haute voix, que je veux partager mes sentiments, mes craintes, mes petites joies avec celui qui sera bientôt ici, je veux le faire dans ce qu'on appelle parfois "la vraie vie". Et j'ai de moins en moins d'envie et de temps à passer face à un ordi. J'ai envie de vivre à pleins poumons. C'est un peu comme le photographe qui vit derrière sa lentille. Le moment est arrivé pour moi de vivre tout simplement, ni derrière une lentille, ni devant un écran d'ordinateur. De vivre sans penser: tiens je raconterai ceci, ou cela ce soir...

J'ai finalement recommencé a vivre!

Merci de m'avoir suivie, de  m'avoir apporté votre soutien, de m'avoir écrit, ou d'avoir commenté ici. Ça été tout un périple, toute une aventure. Et la suite sera aussi tout un périple, mais je crois qu'elle sera beaucoup plus agréable. Mais je la garde pour moi, et pour mon nouveau mari.

Xanthe, ou Zouzou, au choix.

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Commentaires
T
Bonne route, grande soeur jumelle.. je t'embrasse très fort
C
Je vous souhaite de longue années de bonheur dans le partage et l'amour. A bientot peut etre, ici ou ailleurs :o)
X
nanuuk et cassymary, merci de vos commentaires.<br /> Il est arrivé le 26 juillet, pour s'installer ici. Adaptation de part et autre, mais je reste convaicue que tout ira bien. Pour le moment en tout cas, ça se passe très bien. Reste juste à lui trouver un boulot...<br /> Quant à moi l'adresse email reste, si jamais qq voulait venir aux nouvelles ;)<br /> Bises<br /> X
N
Merci,pour toutes ces belles années,je vous ai connu par un site du jours,je crois bien que c'etait en 1997,lors de mon sejour dans l'artique canadien, votre facon d'ecrire sur les choses de la vie,mon beaucoup apporte,j'ai meme maturé,,,,,<br /> comme on dit au Quebec,,,,,MARCI,,,<br /> André
C
C'est avec unpeu de retard (déménagement oblige) que je viens te souhaiter bonne chance pour la suite. Je t'ai connu par Obsolettre, sous un autre pseudo, je t'ai suivie ici. J'ai lu tes notes au fil des mois. Ton journal s'arrête ici. Cela va me manquer. Mais tu as raison, la vie est ailleurs. Je te la souhaite la plus heureuse possible. <br /> Bonne route :o)
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